processus mis en demeure

La justice, notamment par le biais du Tribunal de Commerce, peut intervenir pour régler des litiges entre deux entités en conflit commercial. De nombreuses procédures permettent de recouvrer une dette ou de faire exécuter un service dû par exemple. Néanmoins, il existe aussi des solutions intermédiaires, permettant d’éviter les procédures judiciaires, par définition longues et parfois coûteuses. Parmi ces solutions, certaines sont même des préalables indispensables à toute action en justice future. Voici donc le processus de mise en demeure expliqué étape par étape.

La mise en demeure : définition

Quand on travaille en contact avec les autres, il arrive que certaines situations de conflit apparaissent. Dans le cas d’une relation commerciale, la plus fréquente de ces situations consiste en le non-paiement d’un dû. La mise en demeure est ainsi l’acte juridique qui formalise la relance effectuée par un créancier à l’encontre de son débiteur. Ceci peut concerner le paiement d’une somme d’argent bien sûr, mais aussi l’exécution d’une obligation de faire ou la cessation d’un acte nocif. Néanmoins, il faut bien comprendre que le processus de mise en demeure est une solution à l’amiable, la dernière disponible avant de faire appel au juge.

Par conséquence, la mise en demeure est une procédure qui vise à exiger la régularisation d’une situation, mais qui n’a pas d’effet contraignant absolu. Elle marque seulement la volonté et l’effort produit par le créancier de tenter de trouver une solution alternative aux tribunaux. Le débiteur peut tout à fait l’ignorer ou refuser d’exécuter son obligation. Pourtant, cela ne signifie pas qu’elle est sans intérêt bien au contraire. D’abord parce que la majorité des débiteurs paie et ensuite parce que le lancement du processus de mise en demeure démontrera la volonté du créancier de trouver une solution à l’amiable en cas de procès.

La procédure à suivre pour réaliser une mise en demeure

Pour lancer le processus de mise en demeure, les étapes à suivre sont à priori très simples. Il suffit en effet de rédiger un courrier avec accusé de réception et de l’envoyer à votre débiteur. Néanmoins, sachez qu’il existe un certain nombre de mentions obligatoires, que nous détaillerons dans le prochain paragraphe, absolument indispensables pour que votre action soit prise en compte. Sachez aussi que vous pouvez choisir de la rédiger vous-même ou bien de déléguer l’opération à un mandataire ou un huissier de justice.

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Une fois la lettre rédigée, soit vous l’envoyez par courrier avec accusé de réception, soit vous la faites porter par un huissier. On rappelle au passage qu’il est bien sûr important de vérifier, et cela avant d’entamer toutes les procédures décrites ici, que la facture à payer par le créancier ne doit évidemment pas être prescrite. Vous pourrez alors déterminer le montant à réclamer avec précision, en vous basant sur les devis ou contrats signés par le débiteur. N’oubliez pas d’intégrer les éventuels acomptes effectués le cas échéant.

Les mentions obligatoires de la lettre de mise en demeure

Que vous disposiez du statut auto entrepreneur, de celui de dirigeant de PME ou bien de profession libérale, il est impératif de ne jamais négliger le paiement des factures pour être en parfaite conformité avec la loi et éviter de voir lancé contre soi un processus de mise en demeure. Mais il est tout aussi important pour le créancier qui souhaite se voir payer de suivre lui aussi les directives légales. Et celles-ci sont particulièrement précises en matière de rédaction de la lettre de mise en demeure.

En effet, comme tout document juridique, elle doit comporter un certain nombre de mentions obligatoires, notamment la date d’envoi de la lettre, les coordonnées du débiteur, le résumé du litige, la demande de règlement, le délai accordé au débiteur pour régulariser sa situation, les coordonnées du créancier, la mention expresse de « mise en demeure » ainsi que la signature du créancier. Sachez aussi que vous pouvez faire appel à une agence de recouvrement pour réaliser l’opération. Il faudra alors que le document inclue les coordonnées du chargé de recouvrement amiable, les coordonnées du créancier, les modalités de paiement ainsi que certaines citations juridiques obligatoires.

mise en demeure

Le processus de mise en demeure et ses conséquences

Il n’existe pas de délai à respecter avant le lancement d’un processus de mise en demeure. Néanmoins, il est dit qu’un « délai raisonnable » doit être choisi. En pratique, on considère que 30 jours sont un minimum. Rien ne vous empêche d’ailleurs d’envoyer des mails ou des courriers simples en premier lieu pour relancer votre débiteur de manière moins formelle si vous le souhaitez.

L’envoi et la réception d’une lettre de mise en demeure ne produisent pas d’effets juridiques immédiats. La procédure est en effet de type amiable, mais sachez qu’elle sera de toute façon indispensable pour entamer dans un second temps une procédure de recouvrement judiciaire. La lettre de mise en demeure, dans la plupart des cas justifiés, provoque le paiement de la somme par le débiteur. Mais celui-ci peut aussi demander l’ouverture d’une procédure de conciliation s’il estime être dans son bon droit ou bien choisir d’ignorer la lettre.

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Quelle suite si la mise en demeure reste sans réponse ?

Le processus de mise en demeure peut très bien être ignoré par le débiteur. Dans ce cas, il est conseillé de lancer une procédure d’injonction de payer. Celle-ci s’effectue auprès d’un juge à titre exécutoire afin de contraindre le débiteur à payer ses dettes. Sachez que vous n’avez pas besoin d’avertir le destinataire pour obtenir le document. Pour acquérir l’acte juridique en question, il vous faudra vous rendre auprès d’un tribunal, civil ou commercial en fonction de la nature du conflit.

Pour appuyer votre demande, il est conseillé de fournir au président du tribunal une demande accompagnée des justificatifs ainsi que du montant de la créance. Ensuite c’est au juge de décider. S’il considère que la demande du créancier est insuffisamment étayée, il prononcera une ordonnance de rejet. Tandis que s’il considère qu’il est dans son bon droit, il émettra une injonction de payer que le créancier aura 6 mois pour transmettre à son débiteur.

La contestation de la mise en demeure

Puisque le processus de mise en demeure n’est absolument pas contraignant juridiquement, il est tout à fait possible de le contester. Si vous êtes l’objet d’une telle procédure et que vous l’estimez non légitime, vous devrez alors vous adresser directement au créancier et lui faire part de votre position. Lui adresser une lettre expliquant en détails les raisons de votre contestation est le meilleur moyen de lui signifier votre opposition. Si la mise en demeure a été envoyée par l’intermédiaire d’une société de recouvrement, il est préférable de leur écrire également pour les informer de la réponse envoyée au créancier.

La contestation de la mise en demeure peut se faire de deux manières. Soit vous contestez la mise en demeure sur le fond. Dans ce cas, vous en discutez l’existence même, son montant ou tout simplement son exigibilité. Soit vous contestez la mise en demeure sur la forme. Dans ce cas, c’est que vous estimez par exemple que les mentions obligatoires nécessaires ne sont pas précisées. D’où l’importance de savoir bien rédiger ses documents administratifs, mais aussi de bien les lire pour en comprendre le contenu. Et ceci est vrai aussi bien pour les entrepreneurs indépendants que pour les PME ou tout autre individu ou société qui souhaite se protéger contre les risques administratifs et les poursuites juridiques éventuels.

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