Pour la plupart d’entre nous, la carrière professionnelle se définit par la persistance du changement. Si nos parents ont en effet pu faire toute leur vie professionnelle au sein d’une seule et même entreprise, les conditions économiques actuelles ainsi que les usages en vogue ne le permettent plus que très rarement. Pour nous tous, la flexibilité est le maître-mot. Et ceci est particulièrement vrai dans le monde aussi dynamique qu’impitoyable du numérique, en perpétuelles refonte et amélioration. Voyons donc ensemble quelle est la différence entre abandon de poste et démission de votre poste de développeur et surtout ce que vous devez faire si vous songez à changer de travail. Explications.
Définition d’un abandon de poste
Comme son nom l’indique, un abandon de poste se caractérise par l’absence d’un salarié sur son lieu et pendant ses heures de travail. Il peut aussi bien être temporaire, soit consister en des sorties fréquentes et ni autorisées, ni déclarées, que permanent. Dans ce second cas, le salarié sera absent plusieurs jours de suite sur son lieu de travail, voire ne jamais s’y présenter. On parle d’abandon de poste aussi bien pour un individu bénéficiaire d’un CDD que d’un CDI ou de tout autre type de contrat et cet abandon peut être le résultat de nombreuses situations différentes, motivées par des motifs qui le sont tout autant.
L’abandon de poste se caractérise aussi par l’absence de communication du salarié sur les raisons qui l’ont poussé à déserter. Il arrive même que l’employeur ne puisse pas contacter un employé absent pendant plusieurs jours de suite. On peut alors se poser la question des raisons qui poussent les salariés à abandonner leur poste plutôt qu’à démissionner. Elles peuvent être multiples, mais la plus évidente s’explique par la plus importante différence entre abandon de poste et démission. Dans le premier cas, le salarié peut conserver ses droits au chômage s’il est licencié, alors que c’est très rare dans le second !
Comment réagir à un abandon de poste en tant qu’employeur ?
L’abandon de poste est quelque chose de malheureusement assez fréquent. Pour les employeurs, ce peut avoir de lourdes conséquences sur le bon déroulement de leur activité et donc générer de la frustration, voire de la colère. Pourtant, il est indispensable de veiller à garder son calme et simplement à entreprendre les démarches idoines dans l’ordre nécessaire. Dans un premier temps, vous devrez tenter de joindre le salarié concerné pour lui demander de justifier son absence puis le mettre en demeure de reprendre son travail. Sans justification de sa part, vous aurez alors le droit légal de couper sa rémunération.
Dans un second temps, vous pourrez entamer une procédure de licenciement si vous le souhaitez. Mais dans ce cas, veillez bien à d’abord envoyer une lettre de mise en demeure de reprise de poste, sous peine de devoir payer des dommages-intérêts. Attention également à bien choisir le type de licenciement que vous infligerez à votre employé. Seul le licenciement pour faute grave ne donnera pas droit à une indemnité, mais il doit être justifié. Par exemple par des absences répétées alors que le salarié a déjà été mis en garde. Si vous ne souhaitez pas licencier, vous pouvez décider d’une sanction, comme un blâme, une rétrogradation ou encore une lettre d’avertissement. Mais dans la plupart des cas, ceci sera insuffisant pour motiver l’employé à reprendre son poste. Voyons maintenant quelle est la différence entre abandon de poste et démission.
Les caractéristiques de la démission
Pour mettre fin à un CDI, il existe plusieurs moyens. Nous avons déjà parlé de l’abandon de poste ou du licenciement. La démission est la troisième option. Celle-ci est évidemment toujours à l’initiative du salarié et le résultat de sa seule volonté. On peut choisir de démissionner pour de nombreuses raisons positives. Ce peut être par exemple l’envie de passer plus de temps avec sa famille ou ses proches, le besoin de se lancer un nouveau défi, par exemple en créant sa propre entreprise, ou encore le souhait de consacrer plus de temps à son développement personnel par une mise en retrait du monde professionnel. Mais il existe aussi des raisons plus délicates, comme un conflit en interne dans l’entreprise ou une divergence de point de vue sur la stratégie adoptée par le groupe.
La démission CDI se caractérise par la liberté du salarié qu’elle manifeste. Une démission n’a en effet pas à être acceptée par l’entreprise employeuse et elle peut être décidée à n’importe quel moment sans justification aucune. Sachez tout de même qu’il existe des cas, dits de « démission abusive », qui empêchent le salarié de quitter son poste. C’est notamment le cas lorsque la démission vise à nuire spécifiquement à l’employeur, ou bien qu’elle ne respecte pas les clauses prévues dans le contrat d’embauche. Mais dans la majorité des cas, le salarié peut démissionner quand il le souhaite. Sachez au passage que la différence entre abandon de poste et démission réside surtout dans le fait que vous ne pourrez percevoir d’allocations chômage si vous démissionnez !
Les conditions pour démissionner d’un CDI
Comme nous l’avons dit, la démission est le seul résultat de la volonté du salarié. Pas besoin donc de justifier de conditions particulières pour y procéder. On peut le faire au cours de n’importe quel contrat, pendant une période d’essai ou bien dans le cadre d’une résiliation judiciaire. Pourtant, cela ne signifie pas que la démission est une procédure sans cadre. Elle doit d’abord être clairement signifiée par le salarié à son employeur. Un abandon de poste ou une, voire plusieurs, absences injustifiées, ne sont pas synonymes obligatoirement de démission.
De même qu’il existe une nécessité pour le salarié de clairement faire connaître sa volonté, il ne doit subsister aucun doute sur le désir réel de ce salarié à démissionner. Si c’est le cas et que l’affaire est portée devant le conseil des prud’hommes, celui-ci pourra éventuellement requalifier la démission en licenciement injustifié ou sans cause réelle et sérieuse, ouvrant donc le droit à une indemnité de départ. Enfin, sachez que la loi n’encadre pas strictement la procédure de démission, vous pouvez donc faire connaître votre envie soit à l’oral, soit par écrit, même si une lettre de démission est toujours plus sûre que de simples mots. Ne reste plus alors qu’à respecter la durée légale de préavis.
Démission d’un CDI et préavis
Si vous avez compris la différence entre abandon de poste et démission, vous aurez compris que le premier est plus risqué, tandis que la deuxième ne vous permettra pas de prétendre à des droits au chômage. La démission est aussi une manière plus élégante de quitter une entreprise. En tout cas, celle-ci impose de respecter un préavis de départ, dont la durée peut varier entre un et plusieurs mois, selon les accords de branche, les conventions collectives ou encore les usages en vigueur dans la profession.
Sachez au passage que la durée de préavis sera toujours la même que vous soyez à temps partiel ou à temps plein. Par contre, il existe des professions où ce préavis sera calculé en fonction de l’ancienneté du salarié. C’est notamment le cas chez les journalistes ou le VRP. Enfin, sachez qu’il est également possible de se faire dispenser de tout préavis, par exemple pendant une grossesse ou à la suite d’une démission pour une création d’entreprise. Il est d’ailleurs tout à fait possible de demander une dispense sans motif particulier, à condition de le stipuler dans la lettre de démission.