Le cloud gaming est une technologie relativement récente dans l’univers du jeu-vidéo. Contrairement au streaming de contenu multimédia, cette technologie fondée sur le principe du cloud computing permet d’émettre les commandes depuis le périphérique de l’utilisateur vers un terminal distant. C’est une solution pratique qui tire profit de la puissance de l’infrastructure moderne d’internet, tout en éliminant les disparités de performances dont les joueurs peuvent souffrir. Toutefois, une telle transformation des habitudes ne se fait pas en un instant, et la mise en œuvre réelle se heurte à de nombreux obstacles qu’il faut connaître.
Les avantages du cloud gaming
Expliquons d’abord en quoi consiste le « cloud gaming ». Traditionnellement, un jeu-vidéo nécessite trois éléments :
- un médium d’affichage qui est généralement un écran ;
- une unité de calcul qui peut être un ordinateur ou une console de jeu ;
- un périphérique de commande qui permet d’interagir avec le jeu, comme des manettes ou un clavier.
Par le passé, ces éléments devaient tous être physiquement présents et connectés les uns aux autres. Cependant, avec l’avènement du cloud computing, cette interconnexion physique n’est plus indispensable. Désormais, l’unité de calcul peut être un ordinateur distant et seules les unités d’affichage et le périphérique de commande sont physiquement au même endroit que le joueur.
Autrement dit, avec une connexion internet suffisamment fluide, les joueurs peuvent se connecter à leur « console de jeu virtuelle » depuis n’importe quel endroit. Mais par-dessus tout, ceci signifie que les joueurs ont accès à des performances de jeu supérieures, sans avoir à acheter une console ou un ordinateur de dernière génération.
C’est un peu le même principe que des jeux qui ont adopté le modèle d’hôte et de logiciel client. Par exemple, dans Fortnite, les joueurs téléchargent un logiciel client qui se connecte au serveur hôte dans lequel les sessions de jeu se déroulent effectivement. Au même titre qu’un compte Fortnite à vendre, il est désormais possible de commercialiser l’accès à une plateforme de Cloud Gaming sur laquelle toute la bibliothèque de jeu est hébergée.
Une nouvelle ruée vers l’or ?
De toute évidence, une telle technologie présente de nombreux avantages pour les joueurs en termes d’accessibilité et de pragmatisme. Toujours est-il qu’il y a une réticence non négligeable qu’il faut prendre en compte. Cette réticence s’explique par le flou qui est entretenu vis-à-vis de la propriété des produits dématérialisés. Après tout, il devrait être simple de mettre un compte Fortnite à vendre sans se heurter aux conditions d’utilisation de l’éditeur.
Cependant, pour les éditeurs de jeu et les développeurs, c’est une aubaine. Dans un contexte où les joueurs ne sont plus limités par leur équipement, les développeurs peuvent facilement optimiser les jeux pour une expérience harmonisée. Plus besoin de prendre en compte les modèles dépassés de consoles ou les ordinateurs aux performances modestes. De même, les éditeurs peuvent avoir un meilleur contrôle des jeux et de leurs joueurs en centralisant toutes les données.
Si cette façon de procéder intéresse tant, c’est surtout parce qu’elle apporte de la légitimité au modèle d’abonnement. La console de jeu devient un service à part entière et cesse d’être un produit commercialisé une seule fois. Et, au bout de plusieurs années, les revenus générés par les abonnements seraient considérablement plus élevés que l’achat ponctuel d’une console. Sans oublier de faire mention des économies colossales en termes de conception, de production et de distribution des consoles physiques.
Une révolution qui ne fait pas encore l’unanimité
Si en théorie le Cloud Gaming a tout pour plaire, ce n’est pas encore un concept universellement accepté. Pour preuve, l’échec de Google Stadia semble indiquer qu’il y a encore un énorme travail de préparation à mener. Notamment, en matière de confiance des consommateurs qui ne souhaitent pas que leur patrimoine vidéoludique soit entièrement dématérialisé. En particulier, quand on sait que la propriété du contenu dématérialisé reste incertaine.